21/09/2020
Judith Orloff est une psychiatre américaine qui travaille depuis plus de 25 ans auprès des personnes hypersensibles. Ces dernières peuvent souvent se reprocher leur faiblesse alors que leur sensibilité est en fait une grande force, à condition d'apprendre à la gérer et à se protéger.
Extrait:
"Nous les hyperempathiques, nous ressentons tout, parfois de manière exacerbée, sans toujours parvenir à garder une distance saine entre les autres et nous. Dès lors, il nous arrive très souvent de nous sentir submergés, et cette surstimulation s'accompagne généralement d'une surcharge sensorielle facteur d'épuisement.
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Les personnes hyperempathiques ont un système nerveux hyperréactif. En d'autres termes, nous ne sommes pas dotés des filtres qui permettent aux autres d'éviter la surcharge sensorielle. Notre corps absorbe donc à la fois les énergies positives et stressantes autour de nous, avec une acuité qui, pour vous donner une image, équivaudrait à avoir non pas cinq, mais cinquante doigts à chaque main. (...) Il nous arrive parfois de souffrir d'épuisement chronique et de vouloir nous mettre en retrait, tant nous sommes submergés sur le plan émotionnel.
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Les personnes hyperempathiques présentent certaines ou toutes les caractéristiques des personnes hypersensibles (...) parmi lesquelles: faible seuil de tolérance à la stimulation, besoin de solitude, sensibilité à la lumière, aux sons et aux odeurs, ainsi qu'aversion pour les grands groupes. Par ailleurs, les personnes hypersensibles ont besoin de plus de temps pour se détendre après une journée chargée, car le système permettant de passer d'une stimulation intense au calme fonctionne plus lentement chez elles. Les hyperempathiques, comme les hypersensibles, aiment la nature et les lieux paisibles.
Ce pendant, chez les premiers, l'expérience inclut une autre dimension. En effet, elles sont en mesure de percevoir et d'assimiler physiquement l'énergie subtile appelée shakti ou prana dans les traditions spirituelles orientales. (...) nous, hyperempathiques, assimilons sur le plan énergétique la douleur, la souffrance et diverses sensations physiques émanant des personnes autour de nous. Nous avons parfois du mal à différencier le mal-être d'autrui du nôtre. En outre, certains hyperempathiques vivent aussi des expériences intuitives et spirituelles profondes...
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Ils présentent souvent différents diagnostics: agoraphobie, fatigue chronique, fibromyalgie, douleurs chroniques, migraines, allergies ou fatigue surrénale. Sur le plan émotionnel, ils souffrent parfois de dépression ou de crises de panique.
Certains hyperempathiques deviennent dépendants à l'alcool, aux drogues, aux aliments, au sexe, aux achats compulsifs ou à d'autres comportements visant à anesthésier leur sensibilité. L'hyperphagie est relativement fréquente, la nourriture étant utilisée - inconsciemment - pour mieux s'ancrer dans la réalité. Les hyperempathiques ont tendance à prendre facilement du poids, la surcharge adipeuse leur conférant une protection contre l'énergie négative.
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Notre planète n'est pas un monde de lumière. Les êtres humains vivent de grandes joies, mais aussi d'immenses souffrances. Notre rôle est de mettre nos dons au service du bien commun pour contribuer à ce que la balance penche vers la lumière. Les hyperempathiques doivent devenir des guerriers de la lumière. (...) Les hyperempathiques qui sont à la fois forts et vulnérables offrent au monde un nouveau modèle d'autorité. (...) Notre sensibilité ouvre la voie à la non-violence. Nous pouvons agir comme thérapeutes, prophètes, amoureux et esprits novateurs à condition de mettre notre sensibilité en valeur et de rester centrés. Nous ne devons pas avoir peur de qui nous sommes."